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Embruns Solaires

23 avril 2014

"Je suis simplement ce que je suis"

 

"Je pense tellement à toi ! Tu es purement bon – tu es infinimment bon. Je puis te faire confiance à jamais. Je ne pensais pas que l'humanité fût si riche . Offre-moi une occasion de vivre."

"Avez-vous fini par trouver, au cours de vos errances,un endroit où la solitude vous soit douce ? "

"Ne laissez rien s'immiscer entre la lumière et vous. Respectez les hommes , mais seulement comme des frères. Si  vous voyager vers la Cité céleste, vous n'avez pas besoin de lettre d'introduction. Si vous frappez à la porte, demandez à voir Dieu, et non l'un ou l'autre de Ses serviteurs. "

Henry David Thoreau , Je suis simplement ce que je suis (Folio)

 

 

 

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23 avril 2014

Ma vie serait un éloge de la lenteur,...

Comme le héros de La Télévision (Toussaint) je rêve d'une vie à travailler ardemment dans la brasserie du coin ou la piscine. Ma vie serait un éloge de la lenteur, comme en ces chaudes et arrassantes journées d'été (justement passées à ne rien faire). De toute manière, la chaleur abrutit complètement nos corps. Il nous est impossible de bouger sans transpirer, alors on reste au frais et on savoure l'instant présent.

Je devrais peut-être envisager de devenir moine bouddhiste.

Car c'est (presque) ma vie idéale. Vivre entièrement pour la nature, pour le monde et sa beauté. La contempler du matin au soir. Les livres entrant dans la beauté du monde, ainsi que les personnes. Faire le chemin de Saint Jacques ? Apprendre à tresser des couronnes de fleurs ?

Cette éloge du calme, de la lenteur et du rien faire me pousse aussi à la vénération de certains lieux dont l'exemple le plus parfait serait le salon de ma grand-mère. Le chant des oiseaux, le léger son de la radio du garage, et l'odeur de paresse ... Vient aussi cette fascination pour les minuscules villages faits de pierre et perdus dans les montagnes , surtout au creux de la journée estivale quand tout le monde fait la sieste.... Les jeux pour enfants sont déserts, les balançoires se balancent au vent. Accoudé sur son zinc, le patron du bar sent ses yeux se fermer doucement. Contre la porte, ce chat dort au soleil...

 

Mon attirance pour la lenteur paresseuse rejoint les écrits de Philippe Delerm. Et ses petits plaisirs ! Dommage qu'il ait eu l'idée avant moi, j'aurais volontiers écrit mes petits secrets moi aussi (peler une orange, s'endormir devant la télévision, jouer avec un chaton,...)

Mais non, la vie , surtout en ville, demande toujours plus d'attention. On est confrontés au bruit, à la pollution et au stress, l'ennemi public numéro un .

Heureusement  voilà le joli mois de mai, avec sa foule de jours fériés, je jours chomés. Instants précieux volés à la fureur de la vie !

 

N'attendez pas demain - paressez aujourd'hui !!!

 

 

15 avril 2014

Petit hymne aux levers du jour

 

 

« Attention, écoutez, l'aube est une œuvre. »

Jorge Guillén

 

Là- bas, à l'Est, une douce lumière, légèrement rose éveille le monde.... Il va faire beau aujourd’hui. Calme. Sérénité. Durant toute la journée, je serais d'autant plus belle humeur que j'aurais vu la naissance de la lumière.

 

Il faut se réveiller tôt pour voir le soleil se lever. En hiver, évidemment, c'est plus facile. Mais changer quelques fois ses habitudes est bénéfique. Souvent, on ne trouve un plaisir immense que dans les chemins sinueux, les chemins de traverse.

C'est le cas des levers de soleil. Qu'il est difficile de se sortir du sommeil où l'on était si bien.... parfois, on n’a pas fait exprès de se lever en même temps que l'astre brillant, on n'avait même pas songé à cela. Et l'on se retrouve face à un spectacle d'une beauté incroyable. On aurait pu se trouver ailleurs bien sûr, mais non, on est là, à ce moment précis. Entre la nuit et le jour. Stop, on ne réfléchit pas. De toutes façons, on ne peut pas réfléchir activement tellement nous sommes projetés vers cette lumière neuve, toute fraîche.

 

L'aube est une œuvre. Plus que ça, elle est l'origine même des œuvres. L'aube est la palette de couleurs du peintre. Immortelle, elle survivra aux hommes ; elle est d'ailleurs le métronome de leur vie. Chaque matin, elle naît de nouveau ; toujours différente.

 

Je me souviens d'un instant où j'ai vu le ciel s'enflammer dès les premiers rayons du soleil. Mon train m'emportait vers un ailleurs quand, relevant les yeux de mon livre, j'aperçus ce spectacle. Une mer de feu incendiait l'horizon. Au départ, ce n’était qu'une petite ligne rouge. Ce soleil, qui paraissait en colère, éclairait les nuages de ses furieux rayons . Des nuages roses dans le ciel pâle du matin ... Même les photographes les plus talentueux ne pourraient rendre l'atmosphère de ses premières heures . A ma gauche, un homme dormait. Quel dommage de rater cela ! J'eus subitement envie d'aller ouvrir le volet qu'il avait fermé , pour que les flammes de ce soleil rougeoyant l'atteignent et pour me sentir entièrement traversée par cette énergie.

 

 

 

Il ne faut jamais tenter de voir deux fois le même lever de soleil : c'est toujours une déception. En effet, ce qui fait la richesse de ce moment c'est sa singularité. La lumière n'est jamais pareille, elle change suivant l'endroit où l'on est placé, le nombre de nuages qu'il lui faut traverser. Les saisons influent énormément sur ce phénomène. Le soleil ne se levant jamais à la même heure, tout change.

En hiver, il arrive que le soleil jette sa lumière sur la campagne givrée... On dirait que quelqu'un a redessiné le paysage avec des pastels. Les instants que durent le lever du jour sont les plus froids en hiver. Mais ce froid est d'une pureté sans égale.

Voir un lever de soleil au printemps est toujours un régal, même les jours de pluie. Les rayons délicats, chaque jour de plus en plus doux, réveillent doucement les jeunes fleurs et  bourgeons. D'un coup, toutes les couleurs changent, le vert se fait plus présent. Des touches de vert neuf parsemment la cime des arbres. Ça y est, on va vers les beaux jours ! Une phrase tellement entendue , mais qui fait toujours l'effet d'un lever de soleil dans le cœur.

Et plus on avance dans l'année, plus l’astre se lève tôt. Il a une telle fureur de vivre qu'il ne semble pas pouvoir dormir plus longtemps. Il faut alors avancer nous aussi le moment de notre réveil pour apprécier ces aubes pleines d'espoir. En été, on a plus de chances d'assister à la naissance de belles journées. Le jour que tu as vu naître a une vie plus longue. Enfin, après avoir vécu si ardemment, le soleil décide d'apparaître de plus en plus tardivement. Il se  repose mais continue chaque jour  de mener à bien sa mission. Nous éclairer.

 

 

 

 

 

Il est important de réunir trois conditions  pour jouir de ce présent : être au bon moment, au bon endroit et être prêt.

 

Pour voir la naissance de la lumière, c'est toi qui doit s'adapter au rythme du soleil. Il ne t'attendra pas. Il faut être là au bon moment .

Tout d’abord, il y a le cas de la personne qui assiste à cela par hasard, moment de pause entre deux instants d’une journée. Ce voleur d’aube peut être la personne qui part travailler quand, au feu rouge, celui qui surplombe la ville, elle aperçoit là-bas, au loin, un fin trait doré. Mais on peut également avoir affaire à un veilleur de nuit, qui rentre dormir. L’aube est son crépuscule. On peut aussi penser à cet enfant qui, les yeux encore endormis, ouvre la fenêtre de sa chambre pour mieux voir encore … Il y a également le fêtard qui refuse d’aller se coucher. Il a vécu toute la nuit sous des musiques assourdissantes,, ceci ressemble à son dernier souhait avant de s'éteindre : il veut voir le soleil se lever.

 

La deuxième catégorie que l’on peut distinguer est celle des « volontaires ». Ils se sont renseignés sur l’horaire à laquelle le soleil va se lever comme un surfeur observe avec attention les horaires des marées et des vents. C’est un rendez-vous où l'on ne peut pas être en retard. Ils se tiennent prêts , tous les sens en éveil. Ainsi, de nombreux randonneurs se préparent quand il fait encore nuit.  Il  ne faut pas oublier les artistes, peintres, photographes et autres du genre (dont le seul art qu’ils maîtrisent pleinement est celui de vivre) qui n’hésitent pas à se lever, même avant les aurores pour  capturer ces instants d’une extrême fugacité.

 

Finalement, ce sont tous les amoureux du Beau , tous les rêveurs qui ressentent la force de ce moment.

15 avril 2014

"... fasciné par un songe salé d'embruns solaires

"... fasciné par un songe salé d'embruns solaires ... "

Julien Gracq, Liberté Grande

 

Que peut-on dire de plus ?

 

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